De quoi parle-t-on ?
Pour faire simple, un état élargi de conscience se caractérise par un changement de fréquence de nos ondes cérébrales. Celles-ci ralentissent et nous font passer d’un état d’éveil ordinaire et rationnel à un état que l’on pourrait qualifier « d’intermédiaire », soit entre l’éveil et le sommeil.
Cet état intermédiaire nous permet alors d’accéder à une autre niveau de réalité ou plutôt, à voir au-delà de ce que nous pensons être la réalité, dans le sens le plus conventionnel et terre à terre du terme. Il nous permet d’explorer notre Conscience, celle avec un grand « C », et de visiter les méandres notre Inconscient.
Terence Mc Kenna, penseur et philosophe psychédélique bien connu, considérait le monde matériel comme étant la véritable hallucination. Il utilisait même le terme de « déshallucination » pour décrire les états modifiés de conscience induit par certaines plantes sacrées, utilisées depuis des millénaires par les Peuples Premiers.
Petite aparté pour vous éviter des confusions. Nous pouvons atteindre un état élargi de conscience de diverses façons. En voici quelques exemples : par l’hypnose, la pratique intensive de la méditation, la respiration holotropique, la danse extatique, le tambour chamanique, les battements binauraux ou encore en faisant une expérience de mort imminente (EMI) ou de sortie de corps.
Dans cet article, il va être question d’autre chose. Nous allons aller à la rencontre des substances initiatiques et psychoactives induisant un état élargi de conscience dont le but est le développement spirituel et l’accès à notre Essence. Je parle bien ici d’une Voie de Guérison et d’ouverture de Conscience.
psychédéliques & Enthéogènes
que sont-ils réellement ?
J’ai profondément à coeur de remettre à leur juste place ce que sont les substances psychédéliques (PDL) et les enthéogènes.
« Les PDL sont des substances qui élargissent la conscience ou qui, étymologiquement, « révèlent l’âme »
Le mot « enthéogène » a des racines grecques et signifie « créer le Divin à l’intérieur »
Il faut savoir que les PDL sont des composés synthétiques possédant des propriétés psychoactives. Traditionnellement associés à la culture hippie des années 60 et à l’usage récréatif en soirée, les PDL ont mauvaise presse et ne peuvent être consommés légalement que sous certaines conditions. Le régime de consommation, légalisation et décriminalisation diffère totalement d’un pays à l’autre et nous naviguons encore aujourd’hui dans un véritable labyrinthe juridique tant la législation est disparate.
Les enthéogènes, eux, sont liés à des pratiques millénaires et relèvent d’une médecine spirituelle ancestrale. C’est la nature elle-même qui nous les fournit sous la forme de plantes et champignons possédant des qualités psychoactives. Tout comme les PDL, leur consommation légale dépendra de chaque pays. Là où ils sont valorisés car faisant partie intégrante de la culture du pays, comme l’Ayahuasca au Pérou par exemple, ils seront tout autant criminalisés en France, pour ne citer que cet exemple.
Il existe donc de nombreuses zones grises.
Que l’on parle de PDL ou d’enthéogènes, leurs vertus sont justes magnifiques et ils possèdent un véritable pouvoir INITIATIQUE. Ils induisent des expériences spirituelles puissantes de transcendance de l’ego et de découverte de notre Conscience et de notre appartenance au Tout.
Disclaimer
Pour autant, il ne s’agit pas d’une pratique anodine, loin s’en faut, et ces substances doivent être consommées dans un cadre légal, approprié, sécure et un thérapeute formé à l’accompagnement spécifique de ce type de voyage spirituel doit être présent. Nous en verrons plus loin les prérequis.
Les substances les plus connues classées (il en existe vraiment beaucoup !) sous l’appellation « PDL et enthéogènes » sont les suivantes :
- MDMA (ecstasy)
- LSD
- Champignons à psilocybine
- Ayahuasca
- Iboga
- Cactus San Pedro
- Peyote
- Sauge divinatoire
- Kétamine
Quelle est l’action des psychédéliques sur le cerveau ?
Distinguer les substances qui ouvrent la conscience de celles qui la rétrecissent
David Nutt a publié en 2010 une étude très intéressante « Drug harms in the UK : a multi-criteria decision analysis ». En voici la synthèse.
Cette étude nous parle de la dangerosité d’une substance selon 4 critères :
- son pouvoir addictif
- les dommages tant physique que psychologique que la substance cause au consommateur
- le préjudice causé à la société
- le coefficient ressortant du rapport entre la dose efficiente et la dose létale
Bien que légal et disponible sans aucune mesure, l’alcool se trouve en tête de liste, suivi par des drogues dures (cocaïne, héroïne, crack, méthamphétamine) !
Comme vous pouvez le voir, la kétamine, la MDMA (ecstasy), le LSD et les champignons à psilocybine sont tout en bas. Cela signifie que ces substances sont les moins dangereuses, tant pour l’individu que pour la société et ne sont pas addictives ou alors vraiment très peu. Et il s’avère que ce sont justement ces substances qui nous sont d’une précieuse aide pour élargir notre conscience.
En résumé, l’alcool est une substance légale, qui cause de graves préjudices à l’individu et à la société, dont le pouvoir addictif est énorme et qui altère notre discernement mais nous pouvons le consommer librement. A contrario, les PDL ne causent pas de dommage ni à l’individu ni à la société, leur pouvoir addictif est nul ou quasi nul, ils nous permettent de nous connecter à nous-même mais nous sommes considérés comme hors la loi si nous en consommons. Vous pouvez aussi constater que les PDL ne sont pas des drogues dures, c’est important de faire le distinguo !
Comme je le dis souvent dans ce monde, NOUS MARCHONS SUR LA TÊTE !
Maintenant, nous allons comprendre pourquoi les choses sont ainsi. Car il y a bel et bien une raison pour laquelle on nous autorisent la consommation d’alcool et de tabac, bien qu’ils tuent des milliers de personnes chaque année, et que l’on pénalise/criminalise les PDL et enthéogènes, qui sont eux des catalyseurs d’ouverture de conscience lorsqu’ils sont consommés avec justesse et considération.
Pour quelle raison les psychédéliques sont-ils illégaux ?
Il est utile de rappeler que, avant que les psychédéliques ne soient interdits aux Etats-Unis sous le régime du Président Richard Nixon (puis dans le reste du monde) dans les années 1970, ils étaient source de multiples études scientifiques aux effets plus que prometteurs. Mais malheureusement, tout s’est arrêté sous l’influence de Nixon, qui a vu dans les psychédéliques des substances « dangereuses » puisqu’elles avaient pour effet que les soldats américains ne voulaient plus aller se battre au Vietnam. Le gouvernement américain connaissait l’influence positives des psychédéliques sur l’humain. Cela a été révélé dans les années 90 (ceci n’étant pas le sujet de mon article, je vous laisserai aller investiguer par vous-même si cela vous intéresse).
Je vous mets ci-dessous une citation de Terence McKenna, dont l’essence résume la racine du caractère illégal des psychédéliques.
Les psychédéliques ne sont pas illégaux parce qu’un gouvernement aimant craint que vous sautiez par la fenêtre du 3e étage. Les psychédéliques sont illégaux parce qu’ils dissolvent les structures d’opinion, les modèles de comportement, et le traitement de l’information culturellement établis. Ils vous ouvrent à la possibilité que tout ce que vous savez soit faux.
Depuis la nuit des temps, une petite poignée d’êtres humains exerce sa suprématie sur tous les autres êtres humains, qui représentent eux l’immense majorité des habitants de la Terre. Aujourd’hui, cette suprématie est exercée avec beaucoup plus de finesse que dans un lointain passé mais elle existe toujours. Seule la forme diffère mais le fonds est identique.
Et depuis la nuit des temps, les méthodes pour « endormir » la population peuvent se résumer à quelques principes très simples :
- distiller la peur et l’insécurité, celle du manque, celle de la maladie
- arriver à générer dans la population ce sentiment que le gouvernement « veille » sur elle et oeuvre pour son bien et que sans lui, il sera difficile de survivre
- empêcher la population de penser par elle-même et instiller dans les esprits des concepts de séparation (le fameux « diviser pour mieux régner ») alors que nous avons tant besoin d’union et d’unité
En 2024, le consumérisme est encore Roi et nous éloigne de nos vrais besoins et de nos émotions profondes. Créer le besoin de consommer toujours plus pour « être heureux » est un joli tour de passe-passe qui anesthésie à merveille notre faculté de penser par nous-même et qui permet en parallèle à de grandes fortunes de se bâtir. Le consumérisme appauvrit la population aussi bien dans son humanité que dans son portemonnaie et constitue une méthode comme une autre pour nous faire regarder partout sauf là où tout se joue, c’est à dire à l’intérieur de nous-même.
Nous sommes encore et toujours dans une société de contrôle et ceux qui exercent ce contrôle ne veulent certainement pas voir la population faire ce retour en elle-même, revenir à l’unité, recréer du lien avec tout le Vivant, ressentir de la compassion pour l’autre, vouloir la Paix, bref revenir dans l’Amour de la Terre et le respect de tout ses habitants, peu importe que cela soit un animal, un humain, un minéral. Cela ne sert pas leur intérêt.
Car ça, c’est ce que font les psychédéliques et les enthéogènes ! Ils nous connectent à Tout et au Tout et ils dissolvent les barrières et écrans de fumée érigés par notre mental et tous les conditionnements que nous subissons. Alors oui, ces substances initiatiques représentent un danger mais pas celui que l’on croit, vous l’aurez compris !
l’avenir des psychédéliques
Je suis très heureuse de vous dire que la Révolution Psychédélique est en marche ! Voyons dans quelle mesure.
Pour rappel, les psychédéliques peuvent être pris dans un but :
- récréatif et festif (cela n’est pas ce qui nous intéresse ici)
- thérapeutique (dans le cadre d’une thérapie assistée avec un psychiatre agréé)
- spirituel (se reconnecter à soi et au Vivant – un chemin de développement spirituel pour tout le monde)
Les psychédéliques font aujourd’hui l’objet d’un regain d’intérêt, et non des moindres, dans le cadre d’une utilisation à but thérapeutique. De nombreuses études sont en cours dans le monde et tendent à démontrer la réelle efficacité des psychédéliques pour traiter la dépression, les addictions et le syndrome de stress post-traumatique.
En Suisse par exemple, il est maintenant possible de suivre une thérapie assistée par psychédéliques (MDMA – psilocybine – LSD) auprès de psychiatres agréés et sur accord préalable de l’OFSP (Office fédéral de la Santé Publique). La demande de la part des patients est forte mais les élus sont peu nombreux. Le système médical n’est pas encore adapté pour gérer une thérapie d’une durée de plusieurs heures sur une base ambulatoire et cela rend ces thérapies peu accessibles.
Le risque à terme est que l’industrie pharmaceutique se réapproprie ces substances et que cela devienne un véritable business dont les bénéfices financiers seront pour BIG PHARMA. D’un autre côté, il se pourrait également que l’industrie pharmaceutique juge les thérapies psychédéliques comme non rentables puisque peu de séances sont nécessaires pour atteindre un résultat probant en comparaison des anti-dépresseurs dont la prise se fait à vie parfois. De quel côté penchera la balance ? Nous ne le savons pas pour l’instant.
Il ne faut pas oublier non plus l’importance de remettre ces thérapies sur un plan holistique pour l’être humain. Il ne s’agit pas uniquement de donner une substance, dans un cadre froid et et où la compassion ferait pâle figure. C’est donc aussi un des défis à relever car dans notre société, le cadre thérapeutique et les prescriptions cliniques proposées mettent certes au centre de leur système la sécurité physique du patient mais pas suffisamment le bien-être et les besoins émotionnels qui émergent lors d’une telle thérapie.
La dimension thérapeutique médicale des psychédéliques telle que décrite ci-dessus est évidente mais il ne faut pas occulter l’autre dimension, la dimension spirituelle et d’ouverture de conscience que génèrent les psychédéliques.
les prérequis pour un voyage spirituel avec les psychédéliques & enthéogènes
Embarquer pour un voyage spirituel avec un psychédélique ou un enthéogène revêt un aspect sacré dont il faut bien être conscient au départ. C’est une expérience qui vous fait plonger à l’intérieur de vous et dans l’Univers et cela se prépare.
Les psychédéliques et enthéogènes sont un outil puissant et transformateur dans notre guérison mais ils restent un outil. J’entends par là qu’ils ont la capacité de nous montrer ce que nous ne voyons pas d’habitude : notre interconnexion, notre valeur, nos véritables émotions enfouies, nos peurs, nos traumas, notre potentiel. Ils peuvent nous aider à guérir de vieilles blessures, à prendre conscience de nos comportements et de nos façons d’être et à agir comme un catalyseur de changements profonds en nous-mêmes et dans nos vies. Mais ils ne feront pas le travail à notre place et il ne suffit pas d’en prendre pour que notre vie devienne un rêve. C’est illusoire de penser cela.
La puissance et la durée de ces changements vont dépendre de notre capacité à intégrer l’expérience dans notre vie. La véritable intégration d’une expérience psychédélique nous permet de traduire ce que nous avons vu et compris au cours de notre voyage en un changement réalisable et durable.
C’est pourquoi la préparation et l’intégration sont deux points à prendre en considération et qui sont mis en avant par les thérapeutes formés à l’accompagnement de ce type de voyage.
Les expériences [psychédéliques] ouvrent la porte à un véritable changement, mais le degré de bénéfice, les récompenses durables et les résultats sont le fruit de l’intégration. ~ Deanne Adamson, fondatrice de Being True to You
Le « bad trip »
On entend souvent ce terme de « bad trip ».
Faire un voyage psychédélique revêt aussi parfois des aspects difficiles puisque un des buts est de guérir de nos traumas et pour guérir, il faut d’abord « voir » dans le sens de ressentir les émotions qui y sont liées. Certains voyages seront apaisants et d’autres nous demanderont d’aller puiser dans nos ressources intérieures (que bien souvent nous ignorons totalement mais que nous découvrons à ce moment-là) pour affronter ce passage difficile mais pour en retirer un immense bénéfice si nous l’intégrons correctement.
Un voyage psychédélique se prépare en amont de la cérémonie, s’accompagne d’un cadre environnemental et humain approprié et doit faire l’objet d’une intégration dans notre vie quotidienne par la suite
D’où l’importance d’être accompagné par un thérapeute formé qui saura créer un endroit sécure et chaleureux permettant de vivre le voyage dans les meilleures conditions possibles. On parle d’ailleurs dans le milieu de « set and settings », ce qui signifie « le cadre et l’état d’esprit ». Le lieu dans lequel vous allez faire votre voyage compte tout autant que l’état d’esprit dans lequel vous êtes au moment de prendre le psychédélique.
en savoir plus sur les psychédéliques & enthéogènes
Vous voulez en savoir plus sur les psychédéliques et les enthéogènes, alors voici quelques liens intéressants.
Third Wave : https://thethirdwave.co/
La découverte du LSD : https://www.rts.ch/info/sciences-tech/medecine/13947299-bicycle-day-la-decouverte-du-lsd-fete-ses-80-ans-le-19-avril.html
Publication du GREA – groupe romand d’étude des addictions (pdf à télécharger) : https://www.grea.ch/publications/5-interview-1
Et si vous souhaitez approfondir ce thème, je ne peux que vous recommander de vous intéresser au travail d’Olivier Chambon, psychiatre et psychothérapeute et Stephan Schillinger, tous deux auteurs et explorateurs des états modifiés de conscience.
C’est un régal pour moi de les écouter et de les lire et j’espère qu’il en sera de même pour vous !
On marche sur l’Amour à chacun de nos pas …
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